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Ma première ouverture

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    jean-paul13
    jean-paul13
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    2019-03-02 16:01:00

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    Bonjour, voici un autre récit … de mon enfance, il y a un certain temps !

    Ma première ouverture

    J’avais donc passé l’âge de la Diana et de la première cartouche au calibre 24.
    J’étais devenu grand.
    En tous les cas suffisamment pour obtenir mon premier permis. Inutile de préciser qu’en ce qui concerne l’examen, à l’époque ça n’allait pas chercher bien loin, cela avait été simple formalité. Il suffisait de répondre exactement le contraire de ce que j’avais appliqué jusqu’alors sur le terrain !- surtout pour les questions, je tire- je ne tire pas !!!
    Donc je passais de l’âge jeune braco -tout fou -tire tout -à celui d’adulte chasseur responsable.

    Ce sont donc les moineaux qui ont été soulagés ! Il n’était plus question de déplumer le moindre piaf qui n’avait pas au moins la taille du dindon.
    Au moins.

    Pour l’occasion de cette première ouverture, j’étais accompagné par mon oncle et j’avais laissé le vieux calibre 24 à la maison, pour un dindon, ça faisait trop léger !
    Comme moi j’étais aussi « léger » et que j’avais peur du recul, j’avais opté pour le calibre usuel à l’époque : le 16. J’avais acheté en armurerie au moins 10 boites, je crois bien qu’il y avait une boite de chaque numéro !!!
    La veille on avait fait les cartouches de 12 de l’oncle, il y en avait de toutes les couleurs en fonction du numéro de plomb, comme il était un peu bigleux, il savait qu’une rouge correspondait au 4 et une bleue au 6. Et une noire au 5, réservée au lièvre.

    Lièvre, au singulier car on en connaissait qu’un, un « monstre » qui baladait en plaine.
    Mon oncle avait une théorie bien ancrée et personnelle pour débuter l’ouverture : rester sur les chemins de terre car le capucin dérangé les emprunterait à coup sur… il n’a pas du être dérangé souvent car pour ma part j’ai jamais vu le gros lièvre gambader tranquillement sur le moindre chemin… Par la suite j’en ai culbuté un dans les carottes et un en vignes, mais ça c’était plus tard.
    Revenons à cette première ouverture.

    J’ai vite compris que la chasse était pour mon oncle une occupation ni plus ni moins qu’une autre, de fait il n’avait PAS DU TOUT de fibre cynégétique, pas le moindre sixième sens, ni le cinquième d’ailleurs puisque la vue lui faisait faux bon. Il avait de belles « loupes ». De plus il était un gaucher qui s’ignorait. Suivant les travaux il était soit droitier, soit gaucher. Manque de bol, en ce qui concerne le fusil, il était gaucher alors que le vieux Darne convenait plutôt à un droitier ou au mieux un ambidextre. Bref, il tirait comme une passoire…

    Je m’en suis très très vite rendu compte. Alors que je décidais d’un commun accord avec moi-même de quitter le sentier et d’enfin mettre les bottes dans la gadoue, une petite compagnie de cailles démarra dans lesdites bottes. Comme elles allaient tout droit en direction de mon oncle, je me contentais de les suivre du regard.
    Je m’imaginais déjà les petits rôtis aux petits salés en gorge…mais les 2 coups du Darne suivis… d’aucun effet… me firent vite ravaler ma salive.

    Fort heureusement 2 d’entre elles avaient décollé en retard et les boules culbutèrent sur le labour. J’en revenais pas, c’était mes premières cartouches pour de vrai (à part l’épisode du pigeon de la voisine au 24, mais ça compte pas…). J’ai aussi très rapidement appris à rester un peu plus humble car pour retrouver mes rôtis, pour un ça a été simple, pour l’autre… même le chien Oscar qui faisait aussi ses débuts n’a rien trouvé.

    Oui, j’ai oublié de vous dire qu’Oscar faisait ses débuts. En fait il aurait été plus juste et précis de l’appeler Oscar 6 ou 7 car il était au moins le numéro 6 des chiens successifs de mon oncle qui s’étaient tous appelé Oscar…

    Je pestais de ne pas retrouver ma seconde caille.

    « Elle y était pourtant, elle est tombé pile ! »
    « Ça ne sert à rien, tu l’aurais vu depuis… »

    Mon oncle avait déjà rappelé le chien, je supposais que quelque part…il était jaloux !

    Ça ne s’est pas amélioré par la suite, j’ai eu la chance de tomber mon premier colvert en Durance pendant que mon oncle a manqué suffoquer après avoir raté en belle un coq faisan.
    « Oh, le salaud ! »
    Ça c’était son expression favorite qu’il aboyait surtout quand c’était inratable.

    « Oh le salaud ! »
    Ça c’était pour le garenne qui avait attendu gentiment de se faire mettre en joue, mon oncle avait très bien visé, très longtemps, trop longtemps car il avait oublié dans l’excitation de tirer « toujours un peu au dessus » comme il me l’avait dit lui-même…

    Quant à moi, la liste c’était suffisamment allongée pour qu’avec Oscar on se décide à tout faire pour que mon oncle ne revienne pas bredouille. Pas besoin de parler, le chien Oscar lui, il avait le sixième sens et il se doutait bien que d’une façon ou d’une autre si le patron n’avait rien, ça lui retomberait dessus. Pour éviter la gamelle vide, dans sa tête de cabot il a vite compris qu’il fallait faire quelque chose …

    L’occasion était belle, pour la seconde fois on avait entendu à quelques minutes d’intervalle
    « Oh, la salope ! »
    La poule faisane devait un peu en avoir marre de se faire tirer dessus ainsi et elle s’était reposée en plein milieu d’un labour, peut être pour se suicider ou narguer un peu plus mon oncle, allez savoir !
    Après, vous avez compris la suite, le chien devant « doucement, doucement, doucement !!!mais merde, doucement !!! », moi à coté de l’oncle, et l’oncle à l’arrêt au cul du chien.
    J’ai eu la présence d’esprit de tirer exactement en même temps que mon oncle qui a récupéré « sa » poule.
    « Ah, quand même, tu as vu Jean-Paul, elle n’a pas fait un pli celle là ! »
    « Oh, oui mon oncle, tu as vraiment fait un tir royal ! »

    J’ai attendu 5 bonnes minutes pour enlever la douille avec discrétion et en priant Saint Hubert qu’il ne me parte pas un gibier pendant que le canon de droite était déchargé.
    Saint Hubert m’a très bien entendu et on n’a plus vu… aucun gibier de la matinée.

    On a pris le chemin du retour, mon oncle me laissant l’honneur de porter « sa » poule. En passant à proximité de mon doublé de caille j’ai dit à l’oncle
    « Robert, je retourne au doublé récupérer mon mouchoir »
    Est-ce la lumière qui avait changé ? J’ai récupéré mon mouchoir, et la caille raide morte à moins d’un mètre de là.

    Depuis j’ai toujours laissé un mouchoir là où un gibier tombe.
    Mon oncle aussi mais il en a tellement laissé pour me faire croire que le gibier était touché !!! qu’il doit encore y en avoir quelques uns oubliés dans ces coins de Durance.

    Et même une très vieille palombe qui se rappelle avoir entendu siffler les plombs et puis aussi la voix tonitruante juste après :
    « Oh, la salope ! »

    #632604
    merkel84
    merkel84
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    A l'est du Luberon

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    2017-12-19 19:25:13

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      • Posteur fou
      • ★★★★

    Bonsoir à tous,
    Je suis en train de déguster ce livre et je me ……………régale !!!! #bravo#
    Obligé de me retenir car il se dévore d’un seul coup, un seul. #10#
    Bravo Jean-Paul, c’est marrant, mais j’ai comme l’impression de me retrouver dans tes textes.
    Nous devons tous vivre ces mêmes moments durant notre jeunesse, c’est pas possible autrement.

    A quand la suite………………..:champion:


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