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ça ne sentait pas la rose…

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    jean-paul13
    jean-paul13
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    2019-03-02 16:01:00

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    Bonjour, en voilà une qui ne date pas d’hier… la chasse c’est une passion, mais parfois il faut freiner sa passion, la preuve…

    Été 1975

    République Populaire du Congo- Rien d’une République, rien de Populaire non plus : régime dictatorial avec une couche de paraffine type communiste chinois. ça allait si bien que… c’était couvre feu tous les soirs. A l’époque le pays voisin était en guerre civile, l’Angola. Le Congo voulait bien récupérer du coup le territoire, on voyait régulièrement des chars montés sur les trains aller en direction de l’Angola. Le congo payait aussi des mercenaires pour faire la guerre là bas, l’un d’entre eux habitait Loubomo, c’était un hollandais, une armoire à glaces, ivre mort du matin au soir… sauf quand il partait en mission avec des bandes…

    On habitait Loubomo, petit village, pas loin, le soir en tendant l’oreille on entendait l’artillerie lourde quand ça pétait. La plupart du temps c’était calme.

    Avec Albert, notre ” boy”, on allait chasser à proximité sans problème, autant en ville il fallait faire gaffe de ne pas traîner trop tard, autant sorti en campagne il n’y avait pas de problème. On allait pas si loin tirer les pigeons verts.

    Mais pour Albert, il fallait aller à la forêt du Mayombe, du côté de l’Angola. Parce que là bas on trouvait de belles compagnies de ” pétards”… j’ai vite compris ce que c’était lors de notre première partie de chasse en forêt du Mayombe. Mon père nous laissait l’après midi à quelques kilomètres, on filait tout droit en forêt, on y restait 2 jours et il nous attendait au lieu de rendez vous, le jour j+2, à l’heure H. A l’époque il n’y avait pas de portable, il ne fallait pas rater le rendez vous sous peine de revenir à pieds… la nuit sous couvre feu!

    C’était notre troisième chasse au Mayombe… c’était aussi ma troisième ” pintade” de la journée, mal tirée, qui avait dévalé la colline pour se casser la figure en bas. Du coup, je m’étais bien éloigné d’Albert qui était à 2 collines de là.

    Mais il y a eu un sacré souci… une colonne de militaires déboule droit vers moi, à sa tête le hollandais. Juste le temps de m’aplatir dans les ” watitis”, en forêt équatoriale avec la végétation tu peux bien te cacher si tu ne bouges pas… ils sont passés à pas 10 mètres. sûr que s’ils m’avaient vu ils m’auraient criblé de balles avant même de dire un mot, on était en zone de guerre !

    C’est la plus grande peur de ma vie, j’y ai repensé mille fois. j’avais 16 ans, ça aurait pu s’arrêter là.

    J’ai revu le hollandais à Loubomo, je lui ai raconté, il n’a pas sourcillé, il m’a fait comprendre que vu les circonstances si la troupe m’avait vu, je ne serai pas là pour lui raconter.

    On est vite parti du Mayombe, sans plus attendre avec Albert. C’est vrai l’artillerie lourde a donné toute la nuit, nous on dégageait vers Loubomo. On est arrivé la nuit, passant de quartier en quartier, Albert connaissait par c½ur. A la maison mon père n’a pas bien compris, Albert lui a dit qu’on avait assez chassé comme ça, on avait assez de ” pétards”.

    Ce que j’ai eu du mal à expliquer, c’est que mon pantalon ne sentait pas la rose…


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